PROFESSEUR Aiche MESSAOUD
Faculté d’architecture et d’urbanisme,
Université 3 – CONSTANTINE
INTRODUCTION
Cette contribution vise à éclairer le débat sur l’enseignement du projet architectural dans l’esprit de l’approche par compétences contenu dans la nouvelle architecture de l’enseignement du système LMD. Il ne s’agit pas en fait de défendre «le système LMD», mais d’attirer l’attention sur la nécessité d’appréhender l’esprit des nouvelles reformes dans son volet pédagogique : l’approche par compétences ou l’apprentissage actif, une approche que la discipline architecturale avait adopté et continue d’adopter comme forme dominante de l’enseignement dans la formation des architectes italiens depuis 1702. Ce choix vient du fait que la nature de l’activité du projet requiert un apprentissage actif comme il sera développé dans la suite de mon exposé. Pour comprendre et mettre en pratique l’apprentissage actif, il est nécessaire de se rapprocher des sciences de l’éducation afin de construire un apprentissage qui puisera ses fondements dans des savoirs qui relèvent du domaine de la pédagogie. Cela permettrait à tout enseignant débutant d’éviter l’improvisation et le tâtonnement. Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est nécessaire de préciser que le «LMD» est une organisation nouvelle de l’apprentissage, des contenus actualisés et des méthodes actives d’apprentissage. Même si la reforme a beaucoup apporté dans le sens des contenus (la prise en charge de l’aspect communication dans le projet à titre d’exemple), il reste beaucoup à faire sur le plan des méthodes pédagogiques.
LES NOUVELLES REFORMES DU SYSTEME EDUCATIF, UN OUTIL POUR CONSTRUIRE LA SOCIÉTÉ COGNITIVE
L’historique de l’évolution du système éducatif international est une conséquence d’un débat de fond sur le projet de société de demain. Le LMD constitue un des moyens pour la concrétisation de ce projet. De quel projet de société s’agit-il ? En effet, depuis les années 1980, on constate d’importants changements dans les courants de pensée à l’échelle internationale. Ces transformations sont dues essentiellement à l’effervescence des sciences cognitives et de l’économie du savoir. On aspire à construire ce que l’on appelle «la société cognitive». Une société qui use du savoir comme fondement principal de sa distinction. Ce glissement du capitalisme industriel au capitalisme cognitif va progressivement conduire les sociétés occidentales à sortir de l’industrialisme (système économique qui exploite les matières premières, les transforme et les vends pour la consommation) pour entrer dans le processus de l’économie cognitive fondée sur la vente de la connaissance sous ses multiples aspects (F. Ascher) [1]. Le capitalisme cognitif doit donc se concentrer sur les nouvelles technologies, attirer les capitaux et le personnel qualifié du monde entier (la matière grise). Le nouveau projet de société va s’ériger à travers une nouvelle architecture du système éducatif…