Par K.Arrache
Comme pour la présentation des numéros précédents de Madinati, le public venu suivre la présentation de la dernière parution de la revue était nombreux ce samedi 09 octobre au niveau de la salle de conférence du Musée Ahmed Zabana. Devenu une tradition pour bon nombre d’architectes, urbanistes, sociologues de la ville et représentants des associations et de la société civile qui, désormais, voient dans ces rencontres une tribune pour débattre des choses de la ville et des problèmes liés à la sauvegarde d’une identité urbaine et historique menacée par la prédation, l’oubli et la disparition.
D’ailleurs, selon M. Tahraoui Djillali, directeur de publication de la revue Madinati, «la raison de choisir le musée comme espace d’expression découle de la démarche éditoriale voulue pour la revue, à savoir la défense et la valorisation de la ville et
de ses composantes ». A cet e et, il est utile de rappeler que la présentation du numéro 00 s’est faite au niveau de l’IDRH (Institut de développement des ressources humaines) une manière d’inscrire la revue dans une continuité scienti que et dans un cadre de recherche. La présentation du numéro 01 a, quant à elle, eu lieu au niveau de la prestigieuse salle du théâtre régional d’Oran, Abdelkader Alloula. Un clin d’œil marqué à un édi ce urbain oranais à rayonnement national et international. A chaque fois le public a répondu présent.
La présentation du numéro 2 de Madinati qui a vu la présence d’un certain nombre de personnalités de la ville et d’universitaires a été assurée conjointement par le directeur de la revue, Mr Tahraoui, le cordonnateur et préparateur du dossier le Professeur Mohamed Madani et Rachid Sidi Boumedine, sociologue urbain, invité d’honneur de Madinati, dont l’exposé a fortement impressionné l’auditoire.
La rencontre a été ouverte par Mr Tahraoui Djillali qui a rappelé les objectifs de la Revue et son évolution depuis le lancement
du numéro 0 avec un impact certain auprès du public algérien. Son intervention s’est poursuivie par un aperçu général sur l’ensemble du numéro 2 de Madinati. Ensuite, Madani Mohamed a mis en relief l’intérêt et les nombreux enjeux du choix de la thématique du dossier. Portant sur « la métropolisation au Maghreb : Mirages ou réalités ? », les grandes lignes du dossier ont été commentées, les auteurs de niveau international présentés successivement et les principaux résultats des di érentes contributions synthétisés. En e et, loin d’être une réalité avérée, la métropolisation, dans son sens fort, nécessite les e orts de tous les acteurs urbains pour sa concrétisation. Mais, avant de mettre en place des politiques et des stratégies, il faut s’entendre sur le sens des vocables utilisés (métropole ? métropolisation ?).
Intervenant en dernier, M. Rachid Sidi Boumedine (et non Boumediène) passe à un véritable « cours magistral » sur la question de la métropolisation ; un « terme » dira-t-il « un peu trop galvaudé » et utilisé sciemment par des politiciens et des pseudo modernistes à la recherche de ns inavouées. L’orateur démontrera, à travers sa « plaidoirie », que la métropolisation est une évolution qu’il faudrait savoir anticiper et accompagner. De nombreuses conditions internes et externes (la globalisation) doivent être réunies : « On ne peut déclarer, comme ça, que telle ou telle ville est une métropole ou le sera. La métropolisation n’est pas seulement une question de rang ou une déclaration politique ou urbaine, elle est une question réellement complexe ! ».
A cet e et, Sidi Boumedine oblige son auditoire à se poser des questionnements qui portent sur la capacité des complexes urbains, tous tissus confondus, à prétendre s’insérer dans le contexte mondial. Il conclura que la question de la métropolisation ne peut faire l’impasse sur les enjeux qu’engage la question de l’insertion dans le tissu politico-économique du monde.
A l’issue de cette présentation haute en couleurs, l’intérêt du public s’est manifesté par le nombre important des questions- réponses qui ont jalonné un débat riche et passionné lors de certaines interventions.
Cette rencontre fort conviviale s’est terminée par une sympathique collation qui a permis à nombre de présents de renouer avec des retrouvailles bien chaleureuses tout en faisant l’acquisition du numéro 2 de Madinati.