Par Tarik HARROUD
Architecte-géographe,
Enseignant-chercheur à l’Institut national
d’aménagement et d’urbanisme
(INAU) de Rabat (Maroc)
Photo D.R : Douar Rhamna et immeubles populaires à Sidi Moumen,
l’un des gros bidonvilles à Casablanca
I. Les bidonvilles, un phénomène social qui « persiste » au Maroc
La résorption des bidonvilles a toujours constitué une grande préoccupation des pouvoirs publics au Maroc qui remonte à la période coloniale (Benjelloun ; 2003). Des efforts considérables ont été déployés pour faire face à ce que les autorités politiques et municipales ont pratiquement toujours considéré comme un fléau, affectant pratiquement la quasi-totalité des villes marocaines (Zaki, 2007).
De nombreuses stratégies et programmes d’intervention ont été lancés dans ce sens depuis l’indépendance. Le dernier en date, celui du programme « Villes sans Bidonvilles » (VSB), ambitionnant d’éradiquer tous les quartiers à l’horizon de 2010. « Nous ferons disparaître [prochainement] tous les bidonvilles » affirmait en ce sens Ahmed Taoufik Hjira, à l’époque ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme.
Or, en dépit des efforts et investissements réalisés, qui ont certes permis de ralentir le rythme de progression de cette forme d’urbanisation, les bidonvilles perdurent et…