Illustration : Mosquée Zitouna et Souk Al Attarine © Auteur, 2019
par Hazar SOUISSI BEN HAMAD
Maître assistante en architecture (Université de Carthage, I.S.T.E.U.B)
Docteur en sciences du patrimoine (F.S.H.S.T)
Unité de recherche P.A.E.3C. (Université de Carthage, E.N.A.U)
INTRODUCTION
Les noyaux anciens constituent un patrimoine inestimable pour la Tunisie, représentant des richesses architecturales, archéologiques, historiques, paysagères et culturelles. L’ensemble traditionnel de Tunis est reconnu à l’échelle internationale depuis son inscription par l’UNESCO sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité, en 1979, puisqu’il satisfait aux critères de classement. L’importance de ces noyaux anciens est autant culturelle que sociale et économique. Ils jouent un rôle potentiel et primordial à l’échelle nationale dans le logement, le tourisme et l’artisanat. « … Centres anciens et madinas sont considérés comme des leçons d’architecture[1]. », nous apprend AMMAR L. (2010)
Toutefois, l’héritage patrimonial exceptionnel des noyaux anciens a connu des changements rapides, notamment au
niveau du paysage architectural et urbain. Les changements sociaux, technologiques et politiques contemporains posent des risques et des menaces permanents, tels que la paupérisation et la dévalorisation du centre ancien de Tunis. En effet, la densification de l’espace résidentiel et le développement du phénomène d’Oukalisation[2], accentué avec le départ progressif de la population d’origine vers les quartiers nouveaux et l’arrivée de migrants ruraux aux conditions modestes ont conduit à un nouveau contexte caractérisé par un processus de dégradation
continue des tissus traditionnels. Ils nécessitent, sans équivoque, une bonne gestion tout en valorisant…