Photo : Vue panoramique sur le côté sud de la Médina de Tunis à partir de la Grande Mosquée
© Auteur, 2016
par Zoubeïr MOUHLI
Architecte-Urbaniste
Ex-Directeur général de l’ASM de Tunis
Les efforts déployés depuis les années 1980 dans les opérations de sauvegarde, de mise en valeur et de
réhabilitation urbaine, dans certains centres historiques en Tunisie, ont essayé d’établir un équilibre, bien que difficile, entre, d’une part, les valeurs culturelles et patrimoniales et, d’autre part, les aspects sociaux et économiques. Mais ces efforts restent en deçà des besoins des centres historiques qui ont subi et continuent de subir des transformations importantes sur lesquelles les municipalités ont peu de prise, que ce soit les grandes opérations d’urbanisme, décidées au niveau de l’État, les transformations d’usage ou la dégradation physique des bâtiments.
Pourtant, ces centres historiques sont des atouts majeurs sur lesquels peut s’appuyer l’attractivité des villes et les plus aptes à devenir les premiers éco-quartiers du pays, moyennant l’amélioration de l’environnement, la consolidation de l’habitat social, l’éradication de l’insalubrité, l’organisation de la circulation et du stationnement et le traitement des déchets. La Médina de Tunis peut être perçue comme un ensemble urbain complexe, un héritage urbain médiéval, ayant atteint sa plénitude sous les Hafsides. Elle offre la particularité de tenir sa force d’une continuité du tissu urbain et non d’une monumentalité spectaculaire. Une médina à dimensions humaines, dont les souks constituent le site le plus visité par les millions de touristes, qu’accueille habituellement le pays, chaque année. La qualité urbaine est donc l’élément premier d’attractivité de la Médina…